Les mandats d'arrêt émis par le tribunal de l'ONU ont été délivrés sous scellés. Voilà ce que précise jeudi une source judiciaire libanaise. Les noms ont d'abord étaient tenus secrets avant d'être finalement confirmés par le ministre libanais de l'Intérieur.
Dès le jeudi soir, certains médias libanais comme la télévision LBC, une chaîne généraliste chrétienne, ont annoncé qu'au moins deux des quatre mandats d'arrêt ont été émis contre des membres du Hezbollah. Finalement ce sont quatre membres du Hezbollah concernés par le mandat.
Il s'agit de Moustapha Badreddine, membre de la plus haute instance dirigeante du Hezbollah, le conseil consultatif, gendre du chef militaire historique du parti Imad Moghniyé qui a été assassiné à Damas en 2008. Moustapha Badreddine serait actuellement un des plus hauts dirigeants militaires du Hezbollah.
Les trois autres accusés sont Salim Ayache, également un haut responsable du parti qui détient la nationalité américaine, Assad Sabra et Hussein Anaissi.
Le parti chiite libanais s'est toujours défendu d'une implication dans la mort de l'ancien Premier ministre sunnite. Depuis les dernières élections, il est l'un des piliers de la coalition au gouvernement. L'implication de certains de ses membres rendrait la situation particulièrement tendue dans le pays.
Le Premier ministre Najib Mikati a annoncé que son gouvernement agirait de manière responsable et réaliste. Le Liban a désormais 30 jours pour exécuter ses mandats d'arrêt. Sinon le Tribunal spécial pour le Liban convoquera lui-même les suspects devant le tribunal.
Roger Nabaa, figure libanaise, craint que cet acte d'accusation reste lettre morte. Selon le philosophe, le réalisme voudrait de ne pas donner suite à l'acte d'accusation.