Avec notre correspondant à Beyrouth,Paul Khalifeh
Deux heures après l’annonce de la composition du nouveau gouvernement, les ennuis ont commencé. Un ministre druze Talal Arslane, allié de la Syrie et du Hezbollah a démissionné. Ses partisans ont coupé des routes à l’entrée sud de Beyrouth et dans la partie méridionale du pays. Il protestait contre le fait d’avoir été nommé ministre d’Etat sans portefeuille.
Pourtant le président syrien Bachar el-Assad semble satisfait de la formation du gouvernement. Il a même appelé son homologue libanais pour le féliciter. Ce nouveau gouvernement est une alliance entre le général Michel Aoun, les mouvements chiites et leurs alliés d’un côté, les centristes de l’autre. Ces derniers représentés par le président Michel Sleimane, le Premier ministre Najib Mikati et le leader druze Walid Joumblatt, disposent de onze ministres ce qui leur garantit une minorité de blocage.
Déséquilibre dans le nombre de portefeuilles ministériels
Michel Aoun se taille la part du lion avec 10 des 19 ministres de son camp qui occupent des portefeuilles importants comme la Défense, la Justice et les Affaires étrangères. Le portefeuille de l’Intérieur, un ministère-clé est occupé par un proche du chef de l’Etat.
Le Hezbollah lui ne dispose que de deux ministères. Pour débloquer les négociations, il a cédé un de ses sièges et du coup les chiites ne sont représentés que par 5 ministres alors que les sunnites en ont sept. Une première au Liban où ces deux communautés sont d’habitude représentés à égalité.