Après la victoire, la satisfaction du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan

Grâce à sa victoire dans les urnes, ce dimanche 12 juin, Recep Tayyip Erdogan va pouvoir former seul un gouvernement. Mais le Premier ministre turc n’a pas obtenu le nombre de sièges nécessaires qui devaient lui permettre de mener à bien sa réforme de la Constitution. Arrivé en deuxième position, le principal parti d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP) devance le Mouvement nationaliste (MHP).

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Même s’il gagne largement les législatives avec un électeur sur deux qui a voté pour lui, l’AKP, le Parti de la justice et du développement perd plusieurs députés. En effet, par rapport à la dernière législature, il n’atteint pas les 330 sièges nécessaires pour réformer ou réécrire la Constitution à lui tout seul. Cette nouvelle répartition reflète mieux le choix des électeurs alors que le système de scrutin en Turquie amplifie normalement la victoire du parti gagnant.

De même l’opposition compense un écart accru avec le vainqueur en gagnant plus de sièges au Parlement. Il y a un rééquilibrage des forces et une représentation plus juste, plus fidèle au vote, gage de plus de démocratie.

Cette correction d’un système connu pour son caractère inéquitable pour les petites formations tient en fait au vote kurde. Pour contourner le barrage national des 10%, les candidats kurdes se sont présentés en indépendants, sans étiquette ; aujourd’hui, avec 35 ou 36 députés, ils vont constituer un groupe parlementaire plus important que jamais, ce qui ne peut que les aider à porter leurs revendications dans la future Constitution dont ils attendent beaucoup. L’AKP devra composer avec eux pour l’écrire.

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