Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Drame en Syrie et crise humanitaire en Turquie où le premier camp d’accueil est saturé. Et un deuxième village de tentes a été installé à quelques kilomètres, plus proche de la frontière, mais lui aussi atteint ses limites, ce qui veut dire qu’on approche des 4500 à 5000 réfugiés.
Avec le concours du Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés, Ankara se prépare à accueillir au moins 10.000 personnes, après quoi on devrait changer de méthode. Il se dit de plus en plus que la solution pourrait être d’établir une zone tampon le long de la frontière, côté syrien, pour contenir le flot de cet exode.
« Toutes les options civiles et militaires sont à l’étude », a expliqué le président de la République Abdullah Gül confirmant un net changement de ton vis-à-vis du régime syrien. « Je vais appeler le président syrien dès après le scrutin de dimanche et lui parler très clairement », disait hier soir le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan après avoir utilisé les termes d’« atrocité » et d’« inhumanité » à l’égard de Bachar el-Assad.
Les ponts semblent donc quasiment coupés désormais avec Damas et les analystes, évoquent désormais le risque de voir jusqu’à un million de personnes essayer de trouver refuge en territoire turc. La Turquie fait ses comptes. Elle peut recevoir jusqu’à 800 000 personnes. Après quoi, ce sera vraiment une catastrophe humanitaire.