Et d’abord comment les islamistes pourraient-ils interrompre le flux des tankers ? Le détroit de Bab el-Mandeb, ce n’est pas le canal de Suez, avec les étapes obligées à quai.
C’est une route maritime entre la péninsule arabique et la Corne de l’Afrique, que même les pirates somaliens n’ont jamais réussi à vraiment perturber. Cette piraterie a de surcroît entraîné une surveillance accrue des armées européennes avec le dispositif Atalante et la base militaire de Djibouti n’est pas loin.
Les tankers ont donc de bonnes chances de poursuivre imperturbablement leur noria depuis les terminaux des pays producteurs du Moyen-Orient : Iran, Arabie Saoudite, Emirats, pour rejoindre la mer Rouge, le canal de Suez, la Méditerranée, et de là, l’Europe et les Etats-Unis.
Dans le pire des cas, si cette route devenait dangereuse, l’Arabie Saoudite peut l’éviter, elle expédie déjà un tiers à la moitié de son brut par oléoduc terrestre, directement vers la mer Rouge. Bab el-Mandeb n’est finalement le chemin que de trois millions de barils par jour, c’est un tiers de la production saoudienne, un septième de la production des pays du Moyen-Orient.
Il faudrait simplement dérouter des bateaux pour faire le tour du continent africain par le Sud, résume un expert, selon lui : de simples retards et surcoûts logistiques.