Reviendra, reviendra pas : le vice-président yéménite assure qu'Ali Abdallah Saleh sera bientôt de retour. Mais pour l'opposition parlementaire comme pour la jeunesse contestataire, le régime Saleh, c'est fini. Les jeunes ont déjà célébré sa chute au lendemain de l'attaque à la roquette du 4 juin qui a touché le président, en prière, au coeur même de son palais.
Ils exigent la formation d'un Conseil présidentiel transitoire pour conduire le Yémen vers une réforme constitutionnelle et des élections pluralistes. Mais lorsqu'ils ont voulu revenir ce jeudi 9 juin sur la place du Changement, à Sanaa, pour lancer cet appel politique, les jeunes ont dû reculer face au général Ali Mohsen, le frère de lait de Saleh, qui avait fait défection en mars dernier en assurant qu'il se chargerait désormais de protéger les jeunes manifestants contre la répression gouvernementale.
Il estime visiblement que les manifestations n'ont plus lieu d'être. Les armes aussi se sont tues à Sanaa, au départ de Saleh après des jours de confrontation sanglante avec les forces tribales d'al-Ahmar. Mais le clan al-Ahmar a aussi des fers au feu politique, dans le grand parti islamiste al-Islah, le principal parti d'opposition face au Congrès général du peuple de Saleh. De quoi alimenter les pourparlers sur l'après-Saleh.