En appelant à un « vendredi des tribus », l'opposition entend agréger une nouvelle composante sociale importante de la mosaïque syrienne.
Les tribus restent en effet le terreau originel des grandes familles syriennes, qu'elles soient sédentarisées ou toujours adeptes de la tradition nomade bédouine.
Les tribus syriennes conservent aussi un caractère transfrontalier inquiétant pour le pouvoir dans la guerre sans merci qu'il est en train de conduire : au nord et au nord-ouest où il provoque un exode en Turquie, après avoir tenté de verrouiller les passages en direction de la Jordanie ou du Liban, à l'est et au sud, au prix notamment d'un bain de sang à Deraa, la ville où a démarré le mouvement de protestation le 15 mars dernier.
Pour le briser, le régime el-Assad ne lésine pas sur les moyens militaires. Mais il n'a pas pu empêcher certains réfractaires de sortir du pays pour participer la semaine dernière, en Turquie d'abord et ensuite en Belgique, à une réunion qui a rassemblé non seulement des opposants de la diaspora, mais aussi des représentants de la jeunesse révoltée de l'intérieur, des Frères musulmans et des chefs de tribus.
Tous ont alors convenu de rester dans une logique de combat pacifiste. Ils comptent sur l'adhésion publique des tribus en ce vendredi de prières.