Plus de six heures après le bombardement du palais présidentiel, six longues heures de flottement et d'incertitude sur le sort du président, les Yéménites ont finalement entendu, vendredi 3 juin, dans la soirée, leur chef d'Etat sur la télévision officielle. La voix d'Ali Abdallah Saleh était de toute évidence éprouvée, le souffle parfois court, mais le ton et les propos restaient vindicatifs. « Nous appelons les forces armées à nettoyer les institutions de l’Etat de ces gangs », a-t-il notamment asséné.
Le président Saleh accuse le puissant chef de la tribu des Hached d'être responsable de l'attaque et le menace de représailles, au risque de faire sombrer le Yémen dans la guerre civile. Après avoir hésité et longuement tergiversé quant à l’initiative des pays du Golfe avant de finir par la refuser catégoriquement, après avoir joué la carte confessionnelle et tenté de faire peur aux Occidentaux avec la menace d’al-Qaïda, après avoir menacé à plusieurs reprises le peuple yéménite d’une guerre civile, le président Saleh semble toujours préférer l'option du pire à celle de son départ. Il confirme ainsi sa réputation de dirigeant autocrate qui s’accroche au pouvoir, même si cela doit se faire au détriment de la sécurité et de la stabilité du Yémen.