« Je me porte bien, je suis en bonne santé », a affirmé, dans un message audio diffusé à la télévision d’Etat, le président yéménite qui a donné plus d’informations sur l’attaque dont il a été l’objet. Selon lui, sept officiers auraient été tués dans la chute de l’obus sur la mosquée du palais présidentiel à Sanaa.
Dans son message, le président a également vilipendé les « fils d'al-Ahmar », dans une référence à cheikh Sadek al-Ahmar et ses neuf frères, qui se sont engagés dans une bataille sanglante contre les forces loyales au président, appelant « les forces armées à nettoyer les institutions de l'Etat de ces gangs rebelles de hors-la-loi ».
Selon un responsable du parti présidentiel, Monsieur Saleh a été « légèrement blessé à la tête » et se ferait soigner à l’hôpital du ministère de la Défense. Une conférence de presse programmée, puis annulée, a quand même eu lieu dans l’après-midi mais sans la présence d’Ali Abdallah Saleh. Et c’est le vice-ministre de l'Information Abdou al-Janidi qui s’est exprimé. « Une enquête sera ouverte pour retrouver les auteurs de cette attaque lâche qui reflète la haine profonde de ses conspirateurs malveillants envers le peuple, la nation et ses dirigeants », a dit Abdou al-Janidi.
L'UE va coordonner l'évacuation des Européens
La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, vient d’activer le mécanisme de protection civile de l’Union. Mécanisme qui permet de faciliter l’évacuation des citoyens européens qui souhaitent quitter un pays où ils risquent d’être sérieusement menacés. Or c’est à présent certainement le cas du Yémen.
Paris n’a donc pas tardé à demander aux Français encore sur place de quitter le Yémen sans délai.
Un appel similaire a été lancé de Londres, qui incite les Britanniques à partir du Yémen « instamment ».
Le Royaume-Uni estime que « l’escalade de violence » dans le pays justifie pleinement un tel appel. Catherine Ashton a assorti ses propres propositions d’aide à l’évacuation des Européens d’un nouvel appel au président Saleh, blessé dans un bombardement, à « une transition pacifique et ordonné du pouvoir ». Autrement dit, visiblement l’Europe souhaite non seulement que ses ressortissants partent, mais qu’Ali Abdallah Saleh fasse de même.
Abdoulaye Wade tente de jouer les médiateurs
De son côté Abdoulaye Wade, le président du Sénégal annonce ce vendredi 3 juin avoir été mandaté par Ali Abdallah Saleh pour contacter plusieurs pays, dont la France et les Etats-Unis, afin d'aider le Yémen à organiser des élections avant un éventuel départ du pouvoir.
Dans un communiqué transmis à l'AFP, le président sénégalais qui est également l'actuel président de l'Organisation de la conférence islamique précise que « le président Saleh m'a indiqué qu'il acceptait de quitter le pouvoir et m'a demandé de prendre contact avec la France, les Etats-Unis d'Amérique, l'Arabie aoudite, les Emirats arabes unis et d'autres pays amis pour qu'ils aident à l'organisation d'élections libres, précisant qu'il ne se présenterait pas et qu'il en accepterait les résultats ».