En Syrie, deux villes encerclées par des dizaines de chars

La répression en Syrie contre les opposants au régime de Bachar el-Assad ne connaît aucun fléchissement. Cinq civils ont été tués et plusieurs autres blessés ce dimanche 29 mai 2011 dans les villes de Rastan et Talbisseh, coupées du monde par des dizaines de chars. Vendredi, alors que plusieurs rassemblements hostiles au pouvoir se tenaient, au moins douze manifestants ont été tués selon des militants.

Fidèles à leur stratégie d’« étouffement » des villes contestataires, les forces de sécurité et l’armée ont envahi ce dimanche 29 mai à l’aube les villes de Rastan et de Talbisseh situées près de Homs, dans le centre du pays. Au moment où des dizaines de chars prenaient position à Rastan, plusieurs civils ont été abattus. Selon un militant, d’autres personnes ont été blessées tant à Rastan qu’à Talbisseh.

Les opérations conduites ce dimanche le seraient en réponse à l’importante manifestation qui a eu lieu vendredi 27 mai à Talbisseh, où les forces de sécurité multiplient les perquisitions depuis leur entrée dans la ville, analyse pour sa part le président de l’Observatoire syrien des droits de l’homme, Rami Abdel-Rahmane, depuis Londres. Samedi soir, plusieurs autres localités de Syrie (Qaboun, Harasta, Idleb, Deraa…) ont été le théâtre de manifestations contre le régime d’el-Assad, affirme M. Abdel-Rahmane, alors que des tirs étaient entendus notamment à Hama et à Lattaquié.

Treize ans, « torturé et tué »
 

Par ailleurs des militants pro-démocratie ont ouvert samedi une page Facebook en mémoire d’un garçon de 13 ans « torturé et tué », affirment-ils, par les forces de sécurité de Deraa, berceau de la révolte. Selon la coalition Syrian Revolution 2011, la dépouille de Hamzeh el-Khatib a été rendue à sa famille le 25 mai ; le garçon avait disparu le 29 avril au cours d’une manifestation d’opposants.

Depuis le début du soulèvement en Syrie, le 15 mars, plus de 1 000 personnes ont été tuées soutiennent des ONG et environ 10 000 autres ont été arrêtées. Américains et Européens ont déjà pris des sanctions contre le régime syrien et le président Bachar el-Assad lui-même, sans toutefois envisager aucune intervention dans ce pays dont la déstabilisation aurait des répercussions dans toute la région. La Russie, alliée de poids de Bachar el-Assad, lui a à son tour demandé de mettre en place des réformes démocratiques. Mais jusqu’à ce jour, el-Assad se montre inflexible.

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