Avec notre correspondante à Bagdad, Fatma Kizilboga
Au lendemain du triple attentat qui a fait au moins 29 morts et 90 blessés jeudi 19 mai à Kirkouk, c’est la question des territoires disputés qui refait surface. Située à 250 kilomètres au nord de Bagdad, la ville de Kirkouk reste le véritable laboratoire de l’Irak. Kurdes et Arabes se déchirent toujours l’héritage de ce territoire très convoité qui recèle dans son sous-sol l’une des plus grandes réserves de pétrole du pays.
Fragilité et inquiétudes
Ces dernières années, un partenariat dirigé par les commandants militaires américains avait été mis en place entre l’armée irakienne et les forces de sécurité kurdes qui se partageaient les tâches et la gestion de ces terres. Mais à la veille du retrait programmé des GI’s, la fragilité de ces accords se fait sentir. A Kirkouk, les responsables politiques et militaires irakiens font part de leurs inquiétudes. Tous craignent de revoir basculer la région dans des affrontements interethniques.
L’envoyé de l’ONU en Irak, Ad Merkel, a ainsi appelé tous les partis à régler les différends afin de prouver leur volonté de cohabitation et leur capacité à garantir l’avenir sécuritaire du pays. Bagdad doit donc redoubler d’efforts afin d’organiser dans les plus brefs délais un recensement national qui permettrait de régler les litiges. Mais là encore, il semble impossible de trouver un arrangement qui permette le bon déroulement de cette initiative.