Le 8 avril, des heurts avaient éclaté avec les Moujahidine du Peuple quand l'armée irakienne avait pénétré dans le camp Achraf, à 80 km au nord de Bagdad, où sont installés environ 3 500 membres de cette organisation.
L'ONU a annoncé hier, jeudi, à New York, que trente-quatre personnes avaient été retrouvées mortes après le raid de l'armée irakienne, que la plupart des victimes dont des femmes, ont été tuées par balles, d’autres ont été écrasées sous des voitures et qu’il y avait des dizaines de blessés.
Navy Pillay a également appelé les gouvernements de pays tiers à intervenir pour trouver une solution viable pour les habitants du camp. « Les laisser ruminer dans le camp d'Ashraf n'a jamais été une solution », a-t-elle ajouté en proposant de les reloger ailleurs qu'en Irak ou en Iran où ils sont menacés.
De leur côté, les autorités irakiennes pensent que cette attaque a été faite par les gardes des Moudjahidine du Peuple eux-mêmes pour « tuer ceux qui voulaient s'échapper », confirmant que cela s’est déjà produit dans le passé. Les autorités irakiennes qui ont eu le soutien de Téhéran dans cette affaire ont indiqué qu'elles allaient « enquêter sur cette affaire ».
Cet incident coïncide avec les vives critiques que subit Barack Obama par les Américains pour la poursuite du déploiement de troupes américaines en Afghanistan et en Irak.
A cela s’ajoute l’accusation, ce vendredi à Bagdad, de secrétaire d'Etat américain à la Défense Robert Gates contre l’Iran dont il estime « chercher à créer des troubles dans la région ».
Les 50 000 derniers soldats américains doivent quitter l'Irak à la fin de l'année. L'Irak souhaite que les Moudjahidine quittent le pays en même temps que l'armée américaine.
Partageant avec Téhéran la même foi chiite, le gouvernement irakien estime que jusqu’à présent « les Etats-Unis faisaient pression pour maintenir les Moujahidine en Irak ».
Les 3 500 Moujahidine sont présents en Irak depuis 1981, à l'invitation de Saddam Hussein, qui était en guerre avec l'Iran.