Les Egyptiens farouchement opposés à une grâce de Suzanne Moubarak

La libération de Suzanne Moubarak, intervenue mardi 17 mai 2011, après avoir annoncé qu’elle remettait ses avoirs à l’Etat, suscite en Egypte bien des remous, amplifiés par l’évocation d’une grâce de l’ex-président contre excuses et désistement de ses biens. Les opposants à ce pardon rejettent  cette idée. Les organisations de défense des droits des citoyens parlent même d'une « insulte au sang des martyrs de la révolution ».

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

« La révolution est en danger ! » Un cri lancé par plusieurs partis politiques égyptiens à l’annonce de la libération de Suzanne Moubarak et surtout, après les informations selon lesquelles l’ex-raïs s’apprêterait à faire des excuses au peuple et à se désister de ses biens en contrepartie d’une grâce.

« C’est comme si nous avions fait la révolution pour rien », peut-on lire sur une page Facebook intitulée « Je ne veux pas de tes excuses, renversée » ! Sur Tweeter, des internautes ont estimé que si Moubarak était gracié, c’est le peuple égyptien qu’il faudrait emprisonner.

Les Organisations de défense des droits des citoyens sont, elles aussi, montées au

créneau. « Une grâce serait une insulte au sang des martyrs de la révolution », a déclaré une ONG. Les opposants à un pardon ont appelé à une grande manifestation vendredi 20 mai 2011 sur la place Tahrir et dans le reste de l’Egypte pour exiger que Hosni Moubarak soit rapidement jugé. Une menace qui a visiblement été prise au sérieux par le Conseil suprême des forces armées qui a remplacé le président.

Le Conseil a publié un communiqué sur sa page Facebook où il affirme qu’il n’a jamais eu l’intention de gracier Hosni Moubarak. 

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