Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
C’est l’adjoint du ministre de la Justice chargé de combattre l’enrichissement illicite qui a ordonné la libération sous caution de Suzanne Moubarak. Une libération qu’il a justifiée par le désistement de l’épouse du raïs de tous ses biens au profit de l’Etat. Les avoirs bancaires personnels de Mme Moubarak sont estimés à trois millions d’euros. Toutefois, l’enquête se poursuit pour déterminer si l’ex-Première dame n’a pas caché d’autres biens à la justice.
Cette libération intervient au moment où un journal égyptien, citant des sources proches du Conseil suprême des forces armées, a indiqué que l’ancien président était disposé à faire une déclaration où il demanderait pardon au peuple égyptien pour toutes les fautes qu’il aurait commises et se désisterait de tous ses biens.
Hosni Moubarak demanderait, en contrepartie, une grâce pour lui et son épouse. Des bruits ont couru ces derniers jours sur un marché qui aurait été offert par les Emirats arabes unis aux militaires qui détiennent le pouvoir en Egypte : cinquante milliards de dollars d’aide économique sur cinq ans en échange de l’arrêt des poursuites contre l’ancien raïs. Une aide qui serait précieuse pour une économie égyptienne au bord du gouffre.