Un nouveau mot d'ordre a été lancé dans les rangs des manifestants. Les sit-in permanents se multiplient en Syrie confirme Razan Zaitouneh, une militante des droits de l'homme à Damas.
« La folle campagne d'arrestations à travers le pays, tous les cas de torture, la terreur imposée par le régime n'empêchent pas les gens de manifester, assure la jeune militante syrienne, qui explique que quoiqu'il arrive, les contestataires parviennent toujours à se rencontrer, à échanger des informations, notamment grâce à internet. Et à chaque fois que les circonstances changent, ils s'adaptent pour continuer. »
C'est en réaction à la campagne d'arrestations massives que des femmes et leurs enfants ont organisé des sit-in dans plusieurs villes de Syrie.
« D'abord pour exiger la libération de tous les prisonniers, explique Razan Zaitouneh, ensuite c'est pour poursuivre le mouvement, car si nous ne pouvons pas défiler et bien nous continuons en faisant des sit-in. »
L'intensification de la répression n'a pas découragé les manifestants au contraire. « Chaque jour, des centaines de personnes sont arrêtées, mais malgré cela rappelle Razan Zaitouneh, chaque soir, il y a toujours six, sept voire huit manifestations qui se déroulent. Depuis une semaine, il n'y a pas eu un seul jour sans manifestation ».
Plusieurs manifestations de solidarité avec Deraa, ont eu lieu le 4 mai, notamment à Homs et Banias, où des milliers de personnes ont défilé.
Sur le plan international, le ton monte contre le régime syrien. La France demande des sanctions contre Bachar al-Assad. Washington qualifie de répression « barbare » l'action des forces de sécurité syriennes à Deraa. Ban Ki-moon s'est, lui, entretenu hier avec Bachar al-Assad. Le secrétaire général des Nations unies a exhorté le président syrien à coopérer avec le Conseil des droits de l'homme.