L’armée syrienne accentue la pression sur l’ensemble du pays malgré son retrait de Deraa

En Syrie, le régime de Bachar al-Assad continue sa campagne d'intimidation et de répression. Plus d'un mois et demi après le début des contestations, les organisations des droits de l'homme estiment que 8 000 personnes sont détenues ou disparues en Syrie. Le président Bachar al-Assad, dont les manifestants demandent le départ immédiat, poursuit la mise en œuvre de sa stratégie de répression massive, initiée la semaine dernière. Mercredi 4 mai 2011, l'armée s'est positionnée dans plusieurs villes, et ce jeudi, une nouvelle campagne d'arrestations massives a eu lieu près de Damas.

Près de 300 personnes auraient été arrêtées d'un coup ce jeudi matin dans la ville de Saqba, près de Damas. C'est un militant joint par l'AFP qui l'affirme, 2 000 agents des forces de sécurité et de l'armée auraient participé à l'opération. Les protestataires sont qualifiés de « terroristes » par l'Etat syrien, qui justifie ainsi l'arrestation de militants des droits de l'homme, de dignitaires religieux, de dirigeants d'association ou encore de personnes soupçonnées d'avoir pris des images des manifestations.

Jeudi, al-Rastan et Talbisseh, deux hauts lieux de la contestation, ont vu arriver 161 chars, qui stationnent aux abords des deux villes. Ce qui laisse craindre une nouvelle vague de répression sanglante. Le siège de la ville de Banias, déjà encerclée depuis près de deux semaines, a lui aussi été renforcé. Les militants font état de nombreuses arrestations aux barrages à l'entrée de la ville, ainsi que de la confiscation d'un camion d'aide humanitaire.

Paradoxalement, l'armée a commencé ce matin le retrait de ses troupes de la ville de Deraa, estimant y avoir « accompli sa mission », après une semaine et demie de siège. Selon les organisations de défense des droits de l'homme, près de 900 personnes y ont été arrêtées. Et on est sans nouvelles d'environ 4 000 autres.

Mais les insurgés ne semblent pas se laisser intimider : ils appellent à de grandes manifestations demain, pour un « vendredi du défi ».

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