Douze ans de prison pour l’ex-ministre de l’Intérieur égyptien

Pilier de la répression sous l’ancien régime d’Hosni Moubarak, Habib el-Adli, ex-ministre égyptien de l’Intérieur, a été condamné ce jeudi 5 mai 2011 à douze années de prison par la cour d’assises de Guizeh pour malversations financières. Une peine qui ne pourrait pas être la dernière pour le général Habib el-Adli puisqu’il est poursuivi dans d’autres affaires où il risque la peine de mort.

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

C’est le premier verdict qui frappe un haut responsable de l’ancien régime depuis l’abdication du président Moubarak le 11 février 2011. Le général Adli avait été accusé de blanchiment d’argent et d’abus de pourvoir. Des accusations pour lesquelles il a été reconnu coupable et a écopé de sept et de cinq années de prison.

Le condamné peut faire appel de ce verdict. Mais en attendant, celui qui a été ministre de l’Intérieur durant une quinzaine d’années, doit répondre de chefs d’accusations beaucoup plus grave : avoir volontairement provoqué une insécurité généralisée et surtout, d’avoir ordonné de tirer sur les manifestants à balles réelles. Des accusations dont doivent aussi répondre d’autres responsables de la police et surtout, l’ex-président Moubarak et ses deux fils.

Selon le dernier bilan officiel, 846 personnes ont été tuées et 6 000 autre blessées au cours de la révolution égyptienne. Ce procès devant la cour d’assises qui a commencé le mois dernier doit reprendre le 21 mai. La première séance avait été houleuse avec les parents des victimes huant et insultant l’ancien ministre devant la cour. Les accusés avaient plaidé non coupable ce qui avait pratiquement provoqué une émeute.

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