Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
La séance a été houleuse. L’ex-ministre de l’Intérieur ainsi que ses assistants ont été pris à partie par des membres des familles de victimes de la révolution du 25 janvier dernier.
Insultes et imprécations ont obligé le juge à suspendre la séance à plusieurs reprises. Une colère qui a explosé quand l’ex-ministre de l’Intérieur et ses assistants ont plaidé « non coupable » à l’accusation d’avoir incité les forces de police à tirer sur les manifestants pour les disperser.
846 personnes ont été tuées et 6 000 autres blessées au cours des 18 jours de la révolution, selon un dernier bilan officiel. Les accusés, s’ils étaient reconnus coupables de meurtre avec préméditation, risquent la peine de mort.
L’ex-président Moubarak et ses deux fils font, eux aussi, l’objet d’une enquête du parquet pour les mêmes chefs d’accusation. L’ancien raïs de 83 ans est toujours en détention provisoire à l’hôpital de la cité balnéaire de Charm el-Cheikh dans le désert du Sinaï.
Le procureur a ordonné son transfert à l’hôpital du pénitencier de Tora où sont incarcérés une bonne partie des responsables de l’ancien régime. Une décision qui n’a toujours pas été appliquée.