Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
La tournée de Essam Charaf dans le Golfe est restée incertaine jusqu’à samedi soir. Il y a eu l’annulation de l’étape des Emirats. Une annulation, qui selon des sources émiriennes, est due au rapprochement entre Le Caire et Téhéran ainsi qu’à des poursuites engagées en Egypte contre des sociétés des Emirats.
La première étape de la tournée du Premier ministre égyptien, l’Arabie Saoudite, sera loin d’être facile. La monarchie wahhabite conservatrice a soutenu l’ex-président Moubarak jusqu’à sa chute. Elle n’a pas non plus apprécié que les noms de membres de la famille royale soient impliqués par le parquet égyptien dans des affaires de corruption. Les étapes koweïtiennes et surtout qatariennes devraient être plus faciles, politiquement.
Reste le plus important : l’argent, nerf de la révolution. L’économie égyptienne est au bord du gouffre. Le Caire a déjà demandé aux instances internationales un prêt budgétaire de six milliards de dollars. Mais il faudrait au moins quatre autres milliards de dollars pour combler le déficit budgétaire dû au ralentissement de l’économie et à l’augmentation des subventions. Des subventions indispensables à la paix sociale.