C’est une des premières phrases qu’a prononcée Barack Obama pour réconforter les familles des victimes des attentats du 11-septembre. Des mots repris par plusieurs chancelleries. Dans son communiqué diffusé ce lundi matin par exemple, l’Elysée mentionne aussi cette phrase pour ses victimes : « Justice est faite ».
Pour Bernard Valéro, porte-parole du ministre des Affaires étrangères, il n’y a pas lieu de s’apitoyer. « Dans les circonstances présentes et lorsqu’on se souvient des milliers de victimes qui ont perdu la vie à cause de cet homme, sans avoir peur des mots, on peut effectivement dire que justice a été faite », a-t-il soutenu.
Une affirmation que conteste Dan Van Raemdonck, vice-président de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et spécialiste du terrorisme. « J’aurais préféré que justice soit faite devant un tribunal, a-t-il ainsi déclaré. Pour moi, justice n’est pas faite pour les victimes. La chose est beaucoup plus complexe que l’élimination d’un individu ». Pour Dan Van Raemdonck, si l'on peut considérer qu’un ennemi a été défait de manière définitive dès lors que l’Afghanistan est un pays en guerre, on ne peut pas affirmer que justice a été faite. « On ne peut pas se satisfaire du principe d’exécution extra-judiciaire comme mode d’administration de la justice », a-t-il poursuivi.
Des associations de victimes d’attentat ont, elles aussi exprimé leurs inquiétudes : l’élimination d’un homme ne signifie pas l’élimination du terrorisme.