Avec notre correspondante au Pakistan, Nadia Bletry
Les autorités pakistanaises se sont félicitées de cette opération, qui a conduit à la mort d’Oussama ben Laden, qu’elles ont qualifié de « succès majeur dans la lutte contre le terrorisme ». Elles ont plus précisément souligné la victoire que représentait le décès du numéro Un d’al-Qaïda pour la communauté internationale, tout en rappelant leur engagement auprès d’elle depuis de nombreuses années.
Pourtant, ces déclarations officielles ne devraient pas effacer un certain nombre de questions que pose aujourd’hui au pays la mort du fondateur d’al-Qaïda. Le chef de file de l’organisation a été tué dans une opération commando américaine à Abbottabad, à environ deux heures de route au nord d’Islamabad, dans une ville garnison qui héberge une académie militaire très réputée dans le pays. Le chef d’al-Qaïda, que toutes les rumeurs disaient être dans les zones tribales pakistanaises à la frontière afghane, se cachait donc tout près de la capitale avec femmes et enfants, ce qui risque là encore, de soulever des questions sur l’ambigüité du Pakistan.
Un double jeu que ne cessent de dénoncer les Etats-Unis, depuis le début de la guerre contre le terrorisme. Et ce, en dépit du fait que Washington et Islamabad sont officiellement partenaires, dans la lutte contre l’extrémisme depuis fin 2001.