Haytham Manna, porte-parole de la Commission arabe des droits humains, et exilé en France, a expliqué à RFI pourquoi les Syriens restaient à ce point mobilisés.
Haytham Manna : Il n’y a plus de confiance avec le discours des promesses. Nous voulons ici et maintenant le changement. C’est ça l’exigence des jeunes syriens aujourd’hui. Ils ne veulent plus parler des promesses. Le mot « promesse » égale « continuité de la situation ».
RFI : Au moins 200 personnes auraient été tuées depuis le début du mouvement de contestation, il y a un mois. Comment expliquez-vous que les gens restent mobilisés, continuent à oser sortir manifester malgré cette répression ?
Haytham Manna : Le mécanisme de rapport entre l’appareil de sécurité et la répression d’une part et les jeunes d’autre part est maintenant bouleversé. Chaque fois qu’il y a répression, il y a une mobilisation qui se multiplie. Ce n'est pas comme il y a deux ans : il suffit de tirer quelques balles réelles pour qu'une petite manifestation se disperse. Aujourd’hui, chaque fois qu’on tire et qu’on tue, il y a une mobilisation plus forte.