Une société syrienne particulièrement clivée

Des accrochages ont opposé  pour la première fois le 11 avril 2011, pro-gouvernementaux et opposants à l'université de Damas. Alors que la contestation n'a pas encore atteint les grandes villes du pays, une division se dessine au cœur de la société syrienne. Défiance à l'égard du régime de Bachar el-Assad et crainte des violences se font désormais face.

Avec notre correspondante à Damas, Sophie Dumont

Pour la première fois, des affrontements ont eu lieu à l’université de Damas entre pro-gouvernementaux et opposants venus de Deraa malgré une présence policière accrue dans la capitale. La contestation n’a pas gagné les deux plus grandes villes Damas et Alep où les avis sont partagés et la peur des représailles forte. Mais la colère des contestataires ne faiblit pas suite à ce week-end meurtrier qui a fait des dizaines de victimes dans plusieurs villes du pays.

Les violences policières et les agressions, émanant de plusieurs groupes armés non identifiés, sèment la confusion et propagent des incertitudes au sein même de la population quant aux responsables de ces attaques et la provenance des ordres.

Entre défiance et crainte des violences

Le peuple syrien est bel et bien partagé entre une majorité en attente de réformes qui ne veut pas être confrontée aux violences de la rue et les manifestants des villes de Deraa, Homs, Banias, Douma, témoins de violences. Ils ont perdu leurs proches et ne sont pas prêts à abandonner leur combat pour la liberté.

A Banias, ils demandaient la chute du régime syrien, une revendication très peu évoquée jusqu’à ce jour mais qui en dit long sur le peu de confiance accordée au régime syrien par cette partie de la population.

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