La justice égyptienne a annoncé ce dimanche 10 avril la convocation du président déchu, Hosni Moubarak, et celle de ses deux fils Alaa et Gamal, à une date non précisée, dans le cadre d'une enquête sur les violences contre les manifestants pendant la révolte, qui a fait officiellement quelque 800 morts et des milliers de blessés. Ils seront également interrogés sur « l'utilisation de l'argent public » dans le cadre d'opérations anti-corruption en cours visant l'ancien régime.
La convocation de Hosni Moubarak par le procureur général a été bien accueillie par les manifestants qui continuent à occuper la place Tahrir, au Caire. En revanche, ces derniers n’ont guère apprécié les déclarations de l’ancien «raïs», affirmant être l’objet d’accusations injustes.
Il n’en demeure pas moins que la plupart des hauts responsables de l’ancien régime sont maintenant en prison. Dernier en date, l’ex-Premier ministre a rejoint en détention le directeur de cabinet du «raïs» déchu ainsi que l’ancien ministre de l’Intérieur et plusieurs ex-membres du cabinet. Des hommes d’affaires proches de la famille Moubarak ont, eux aussi, été placés en garde à vue et leurs avoirs ont été saisis.
Pour la première fois depuis sa chute le 11 février, le «raïs» est sorti de son silence. M. Moubarak a dénoncé dimanche des « campagnes de diffamation » et les « tentatives de porter atteinte à (sa) réputation et à (son) intégrité ». Il a assuré que ni lui ni son épouse Suzanne n'avaient de fortune à l'étranger et qu'il était prêt à coopérer avec la justice.
L'impatience des révolutionnaires
Mais pour les révolutionnaires, les actions en justice sont trop lentes. Ils ne veulent pas de procès mais des jugements similaires à celui qu’ils ont entrepris sur la place Tahrir contre l’ancien président. Un procès où des cordes de pendus étaient agitées devant une personne portant un masque avec le visage de Hosni Moubarak.
Or, cette hâte n’est pas du goût de l’armée qui estime que chaque chose doit être faite en son temps, de manière à éviter des contrecoups nuisibles à l’économie et surtout à la sécurité, les deux préoccupations de la majorité des Egyptiens.