Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Rien que sur la place Tahrir il devait y avoir plus de cent mille personnes à l’heure de la grande prière. Si l’on rajoute Alexandrie et d’autres grandes villes égyptiennes on a dû se rapprocher du demi-million de personnes.
Des manifestations auxquelles ont appelé les révolutionnaires du 25 janvier mais aussi la puissante confrérie des Frères musulmans. Les manifestants demandaient le jugement de l’ex-président Moubarak. Un raïs qui a déjà été condamné par un tribunal populaire sur la place Tahrir.
Les manifestants demandaient aussi une grande purge qui débarrasse le pays de tous les sbires de l’ancien régime, des ex-ministres aux potentats locaux en passant par les hommes d’affaires. En fait plusieurs de ces responsables, du directeur de cabinet de Moubarak au ministre de l’Intérieur en passant par plusieurs affairistes sont déjà emprisonnés et jugés.
Mais pour les manifestants, le cours de la justice est trop lent. Ils veulent voir les condamnations pleuvoir. Certains ont même, pour la première fois, critiqué l’armée. Ils sont allés jusqu’à accuser le maréchal Tantaoui, chef du Conseil militaire suprême, d’avoir été acheté par l’ancien régime. Un régime dont, rappelons-le, il faisait partie en tant que ministre de la Défense.