La réponse de l'opposition est sans surprise puisque la médiation saoudienne vise en fait à conduire le président Saleh directement vers la porte de sortie. C'est du reste pour discuter d'un transfert du pouvoir, et de rien d'autre, que l'opposition accepte l'invitation, comme l'a expliqué son porte-parole.
Pour sa part, Ali Abdallah Saleh a jusqu'ici montré qu'il n'était pas encore décidé à renoncer immédiatement au pouvoir qu'il tenait d'une main de fer depuis trente-deux ans.
Mais de défections dans l'armée en manifestations civiles toujours plus déterminées malgré la répression, il a dû jour après jour céder du terrain. Ses promesses de réformes ou même de départ anticipé n'ont convaincu personne.
Le président yéménite a aussi perdu la confiance de ses alliés américains et saoudiens. Jusqu'à récemment Washington et Riyad voyaient le président Saleh comme un moindre mal. Ils ne le voient plus aujourd'hui comme le meilleur rempart contre al-Qaïda qui a fait du Yémen son fief dans la péninsule arabique.
Les monarchies pétrolières du golfe Persique expriment « leur inquiétude sécuritaire à l'égard de la division qui prévaut désormais au Yémen ». Visiblement, c'est une solution de rechange que Riyad cherche pour le Yémen.