Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Une fois n’est pas coutume, les amis et les ennemis de la Syrie au Liban sont d’accord sur un point : ne pas se mêler des évènements qui secouent depuis le 18 mars le puissant voisin.
Les chefs de la coalition pro-occidentale du 14-Mars s’abstiennent de tout commentaire. Même attitude du côté du Hezbollah, principal allié de Damas au Liban.
Pourtant l’avenir du Liban dépend grandement de l’évolution de la situation en Syrie. Si le régime de Bachar el-Assad faiblit, cela fera certainement l’affaire du 14-Mars. Si au contraire il sort indemne de la crise actuelle, ses amis libanais n’en seront que plus renforcés.
Tous attendent donc la suite des évènements. Les uns espèrent la chute du régime, les autres son maintien, mais par prudence personne n’ose le dire tout haut.
Il n’en reste pas moins que la crise syrienne commence à se faire sentir à Beyrouth. Sur le plan politique d’abord, la nouvelle majorité pro-syrienne intensifie ses efforts pour former un nouveau gouvernement dans les plus brefs délais, après avoir pris son temps ces deux derniers mois.
Au niveau sécuritaire ensuite, avec les manifestations de soutien au président Bachar el-Assad, organisées par des ressortissants syriens au Liban dimanche. L’une d’elles a failli dégénérer dans les rues d’un quartier de la capitale.