Avec notre correspondante à Manama, Angélique Ferat
Les Bahreiniens ont peur… peur même d’évoquer la situation. De nouvelles troupes du Golfe sont arrivées cette nuit. Du Qatar et du Koweït. Une mission de la Croix-Rouge koweitienne doit visiter aujourd’hui l’hôpital général de Manama … Mais Hier soir, la police est venue chercher une dizaine de blessés sans donner leur destination. Le personnel médical n’a rien pu faire. Depuis mercredi leur établissement est encerclé par l'armée :
« Mercredi dernier, l’armée a permis seulement à 2 ambulances à sortir de l’hôpital. Aussitôt qu’ils dont sortis, ils ont été arrêtés et les médecins molestés. Ils sont revenus, ont prévenu le ministre de la Santé et il a démissionné aussitôt. Ce n’est pas la 1ere fois que je vois cela. J ai vu la même chose à Gaza en janvier 2009. C’est la première fois à Bahrein. J’ai peur, j’ai vraiment peur. J’ai peur d’être ici assis et en train de vous parler. Je peux très bien être arrêté ce soir. »
Human Rights Watch dénonce la détention prolongée des personnes arrêtées la semaine dernière. Celles-ci n’ont toujours pas été présentées à un juge. L’opposition appelait cet après-midi tous les Bahreïnis à monter sur la terrasse de leur maison et chanter Allah Akbar, Dieu est grand.