C'est comme le disent crûment les militaires, un nettoyage d'une grande brutalité qui s'est poursuivi ce jeudi matin à Bahrein. L'Onu a d'ailleurs dénoncé les excès des troupes qui ont forcé la porte des hôpitaux et des centres de soins, où des manifestants blessés la veille ont pu trouver refuge.
La nuit dernière, ce sont des défenseurs des droits de l'homme mais aussi plusieurs opposants de premier plan qui ont été arrêtés, des chiites radicaux pour la plupart, parmi lesquels le secrétaire général du Hak, Hassan Machaima. Il était rentré d'exil le 26 février dernier après avoir bénéficié d'un grâce royale.
Chasse aux opposants
La monarchie sunnite croyait alors pouvoir contenir le vent de révolte chiite moyennant quelques concessions politiques. Mais la contestation n'a pas faibli, débordant le vieux parti parlementaire chiite, le Wefak, qui se serait contenté d'une réforme constitutionnelle.
La dynastie des al-Khalifa s'est sentie menacée par l'opposition radicale. Et avec elle, les autres monarchie pétrolière du Golfe. L'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont dépêché des troupes en renfort lundi. Un couvre-feu a été décrété mardi et mercredi, les forces de l'ordre de Bahrein ont donné l'assaut pour reprendre le contrôle du centre ville de Manama. La fameuse place de la Perle vidée, la chasse aux opposants continue.