Avec notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi
Le rappel de l’ambassadeur d’Iran de Manama marque un net durcissement de Téhéran. Il intervient en effet après la condamnation par Téhéran de l’envoi de troupes saoudiennes et la répression des manifestants. Le président Ahmadinejad a qualifié l’intervention saoudienne de « hideuse » et a affirmé qu’elle était vouée à l’échec.
Téhéran est concerné à plusieurs titres par la crise à Bahreïn. Tout d’abord, la population iranienne est majoritairement chiite comme celle de Bahreïn. Téhéran soutient les chiites bahreïniens qui demandent la fin de la domination des sunnites dans cet émirat, ce qui renforcerait du même coup la position de l’Iran dans toute la région.
Ensuite, Bahreïn est une importante base militaire des Etats-Unis. L’émirat abrite en effet le quartier général de la cinquième flotte américaine chargée notamment de surveiller le golfe Persique.
Tout changement politique à Bahreïn profiterait donc à l’Iran. Ce qui explique sans doute les mises en garde de Téhéran à l’Arabie Saoudite.