Iran: nouvelle manifestation de l’opposition dispersée par les forces de l’ordre

Des opposants iraniens avaient appelé mardi 1er mars à une nouvelle manifestation contre le régime, à Téhéran. Les manifestants ont réclamé la libération de Mir Hossein Moussavi et Medhi Karoubi, deux figures de la révolte de 2009, qui auraient disparu. Les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser les rassemblements.

Une fois de plus, il est difficile d’avoir une idée précise des manifestations qui se sont déroulées mardi 1er mars à Téhéran. La presse étrangère avait interdiction de couvrir cet évènement. Les données émanent donc essentiellement des sites internet d’opposition et de témoignages recueillis par téléphone.

Selon ces différentes sources, les forces de l’ordre se sont déployées massivement dans la capitale iranienne pour empêcher tout rassemblement. Elles ont employé des gaz lacrymogènes et ont « attaqué violemment » des manifestants, d’après Sahamnews, le site de l’opposant Medhi Karoubi.

D’autres sites font état de plusieurs arrestations mais on ne disposait pas de bilan précis mardi soir. A l’opposé, le site du quotidien gouvernemental Iran, cité par l’AFP, décrivait une « situation calme et normale ».

Sans nouvelles de Moussavi et Karoubi

Les manifestants qui sont descendus dans les rues de Téhéran, malgré l’interdiction des autorités, appelaient à la libération de Mir Hossein Moussavi et Medhi Karoubi. Les deux figures de la révolte de 2009 auraient disparu. Assignés à résidence depuis deux semaines, Moussavi comme Karoubi n’ont plus donné signe de vie depuis plusieurs jours.

Joint au téléphone par RFI, Ahmad Maleki, le neveu de Medhi Karoubi par ailleurs ancien consul de Milan, affirme que son oncle a « été emmené de force hors du lieu où il était assigné à résidence. Aucun de ses fils n’arrive à entrer en contact avec lui. Medhi Karoubi et Mir Hossein Moussavi ont été enlevés vers des lieux inconnus ». Les autorités judiciaires, elles, ont démenti.

« Un régime dictatorial », selon Alain Juppé

L’ancien Premier ministre Mir Hossein Moussavi et l’ancien président du Parlement Medhi Karoubi sont dans le collimateur des autorités iraniennes. Ces deux anciens membres du régime étaient devenus les figures de l’opposition réformatrice lors de la révolte de 2009, consécutive à la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad.

Depuis 2009 et la vague de répression qui avait suivi, Moussavi et Karoubi s’étaient faits discrets. Mais à la faveur des révolutions arabes de ces derniers mois, l’opposition iranienne est à nouveau sortie dans la rue. Les manifestations du 14 février à Téhéran et dans plusieurs villes de province pour réclamer un changement de régime en Iran, ont rassemblé des milliers de personnes.

Depuis, Moussavi et Karoubi, accusés de trahison par les autorités, étaient sous surveillance. Leur disparition inquiète les capitales occidentales. Washington a jugé leur arrestation « inacceptable ». A Paris, le nouveau ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a qualifié l’Iran de « régime dictatorial » et souhaité que le pays « évolue vers la démocratie ».

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