Avec notre correspondante à Manama, Nathalie Gillet
Ce mardi 22 février est une journée de manifestation et de rassemblement qui a commencé dans le calme par les funérailles de Ridha Mohammed, un homme de trente-deux ans, tué lors d’une manifestation il y a quatre jours. Des dizaines de milliers de personnes se sont réunies au cimetière de Malakiya.
Cette après-midi, se tient une grande manifestation, organisée par les partis politiques, annoncée déjà depuis une semaine. Elle devrait être particulièrement suivie, avec comme destination finale le rond-point de la Perle, sur lequel se retrouvent déjà des centaines de personnes.
C’est désormais le point vers lequel s’acheminent la plupart des manifestations. En attendant, des discussions se poursuivent entre les différentes factions de l’opposition, pour décider ou non de s’engager dans un dialogue national, à la demande du prince héritier.
Deux des principales revendications de l’opposition ont été accordées par le roi : le retrait des forces armées du rond-point, ainsi que la libération de prisonniers politiques.
Un pouvoir embarrassé par le retour de Hassan Mouchaïmaa
Le défi le plus important auquel doivent faire face aujourd'hui les autorités de Bahreïn est le retour de Londres d’un opposant en exil, Hassan Mouchaïmaa, figure charismatique de l’opposition chiite. Il est le fondateur de al-Haq, un mouvement politique interdit à Bahreïn, né d’une scission avec al-Wefaq le principal parti chiite.
Al-Haq en revanche, refuse le jeu politique et appelle à un changement de régime, suivant une ligne plus radicale que son rival. Plusieurs membres de ce parti ont été emprisonnés l’an dernier, accusés d’activités terroristes.
L’arrivée de Mouchaimaa embarrasse particulièrement le pouvoir car ce dernier fait officiellement l’objet d’un mandat d’arrêt. Dans le contexte actuel, l’arrêter serait délicat, mais ne pas le faire le serait également.
Une chose est sûre, des milliers de personnes devraient l’attendre ce soir, à l’aéroport, en signe de soutien.