Plus à l'est, Misratah, Benghazi, la deuxième ville du pays, et Tobrouk seraient tombées aujourd'hui lundi entre les mains des manifestants, suite à des défections au sein de la police et de l'armée.
La plupart des magasins et des administrations publiques ont baissé le rideau. Il est quasi impossible de communiquer avec la Libye, les lignes téléphonique sont très perturbées, mais de source diplomatique, les aéroports de Benghazi et de Misratah sont fermés.
A Zaouia, à l'ouest de Tripoli, des témoins tunisiens décrivent des scènes de chaos. L'anarchie règne dans la ville depuis la désertion de la police.
Enfin une coalition d'oulémas libyens a appelé aujourd'hui tous les musulmans à se soulever contre le régime du colonel Mouammar Khadafi. Ce dernier serait en route vers le Venezuela d'après le ministre des Affaires étrangères de la Grande-Bretagne, William Hague. Information démentie par Caracas ainsi que par le vice-ministre libyen des Affaires étrangères, Khalid Kayem.
Le bilan humain ne cesse de s'alourdir
En fin de journée, on apprenait que le ministre libyen de la Justice, Moustapha Abdel Jalil, a remis sa démission pour protester contre l'usage excessif de la force. C'est ce qu'il a déclaré au journal libyen Qourina.
Le bilan humain ne cesse d'enfler selon Human Rights Watch, deux cent trente trois personnes ont péri depuis le début des émeutes mardi dernier, dont quatre-vingt-quatre au cours des trois derniers jours, et soixante dans la seule ville de Benghazi hier.
Le fils du colonel Khadafi, Seif Al-Islam, a annoncé la création d'une commission d'enquête sur les violences qui sera présidée par un juge libyen, a indiqué la télévision d'Etat ce lundi soir. Il a par ailleurs démenti que l'aviation ait bombardé des zones résidentielles. Selon lui, les frappes ont été effectué uniquement sur des dépôts d'armes.
La plupart des chancelleries occidentales ont demandé à leur personnel non essentiel de quitter la Libye. Plusieurs pays de l'Union européenne ont d'ores et déjà annoncé avoir envoyé des avions pour rapatrier leurs ressortissants. Même chose du côté des groupes pétroliers occidentaux qui organisent, eux aussi, l'évacuation de leurs salariés devant la crainte d'une guerre civile en Libye.