En Libye, plusieurs villes sont tombées aux mains des manifestants

La répression en Libye contre les mouvements de contestation a été particulièrement meurtrière, faisant au moins 233 morts depuis la semaine dernière, selon un dernier bilan publié ce lundi 21 février 2011 par Human Rights Watch. Les scènes de chaos se multiplient dans le pays où selon des témoins la police a déserté la ville de Zaouia ainsi que le poste-frontière avec la Tunisie. Paris, Moscou et le secrétaire général de l'ONU appellent à la fin immédiate des violences.Plusieurs villes libyennes dont Benghazi et Syrte sont désormais aux mains des manifestants, après des désertions dans l'armée.

Les communications perturbées avec la Libye depuis ce lundi matin rendent presque impossible tout contact avec Tripoli. Toutefois, on sait que des tirs nourris ont été entendus hier soir dans la capitale.

Des bâtiments officiels ont été incendiés dans plusieurs quartiers : on parle de postes de police, des locaux des comités révolutionnaires et également de la « salle du peuple », un bâtiment situé près du centre-ville et où se tiennent d'habitude des réunions officielles.

Ce matin c'est un calme précaire qui régnait dans la capitale. De source diplomatique, les aéroports de Benghazi et de Misratah, là où la contestation et la répression ont débuté, sont désormais fermés.

Une unité militaire de Benghazi aurait rallié les opposants au régime. La ville ne semble d'ailleurs plus du tout être contrôlée par les autorités. Sur place, un médecin joint par RFI a confirmé qu'il n'y avait ni police ni militaires dans la ville, mais seulement des habitants.

« Nous ne laisserons pas la Libye à des Italiens ou à des Turcs »

On signale aussi des embouteillages à la frontière avec la Tunisie, près de 2300 Tunisiens auraient déjà fui le pays, selon l'agence de presse officielle TAP. Plusieurs sociétés pétrolières étrangères ont déjà annoncé qu'elles rapatriaient leurs employés.

« Nous continuerons à nous battre jusqu'au dernier homme debout, et même jusqu'à la dernière femme debout. Nous ne laisserons pas la Libye à des Italiens ou à des Turcs », a déclaré Seif Al-Islam Kadhafi lors d'une allocution télévisée hier soir, sur un ton suffisant et désinvolte. Le fils du colonel Kadhafi a également menacé le pays d'une guerre civile. 

Il a prévenu qu'il y aurait des milliers de morts et des rivières de sang, si les Libyens ne choisissent pas le camp d'une nouvelle Libye qui a-t-il dit va émerger avec la réunion du parlement libyen, censée se tenir aujourd'hui.

Seif Al-Islam promet un nouveau code pénal, un programme de réforme clair, et un débat sur l'instauration d'une contestation. Une déclaration en décalage avec la situation très confuse qui semble aujourd'hui encore prévaloir.

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