Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
C’était le 6 janvier 2010, peu avant minuit. Les fidèles coptes (chrétiens d’Egypte) sortaient de leur messe de Noël à Naga Hamadi quand un véhicule est passé en trombe devant l’église. L’agresseur a vidé un chargeur de kalachnikov tuant sept personnes et en blessant neuf autres.
Très vite les témoins ont identifié Hamam el-Kammouni, un gros bras local bien connu de tout le monde. Arrêté, Kammouni a indiqué avoir voulu venger l’honneur d’une musulmane violée par un chrétien.
Selon les rumeurs, il s’agissait en fait de la vengeance du député du parti du président Moubarak qui n’avait pas pardonné aux coptes de l’avoir fait échouer lors des précédentes législatives. Certains pensaient même que Kammouni, dont le procès s’éternisait, allait s’en sortir avec une peine légère.
C’était sans compter avec l’attentat du réveillon contre une église d’Alexandrie et l’explosion de colère copte dans tout le pays. La cour d’exception qui jugeait Kammouni est soudain passée à la vitesse supérieure et Kammouni a été condamné mort. Avec la confirmation de la sentence ce dimanche, Kammouni n’a plus de recours qui puisse lui éviter la pendaison.