Le régime iranien appelle à une mobilisation contre l’opposition

Quatre jours après la marche de l'opposition qui a rassemblé des milliers de personnes le régime iranien appelle ce vendredi 18 février à une manifestation de la colère, une colère qui vise les chefs de l'opposition Mir Hossein Moussavi et Medhi Karoubi. L'ancien Premier ministre et l'ex-chef du Parlement sont accusés de trahison. Ils seront poursuivis pour leurs projets subversifs, a prévenu la justice iranienne.

Avec notre correspondant à Téhéran, Saviosh Ghazi

Ce vendredi 18 février, il y aura des prières collectives dans toutes les villes iraniennes. Le pouvoir a demandé aux Iraniens de participer massivement à des manifestations après la prière du vendredi pour exprimer leur haine aux chefs de l’opposition qui sont accusés de faire le jeu des Etats-Unis et d’Israël.

Le chef du pouvoir judiciaire a accusé le 17 février, Mir Hossein Moussavi et Medhi Karoubi de trahison et affirmé que la justice allait bientôt organiser un procès et les empêchera de s’exprimer. Les deux hommes sont désormais soumis à un régime de résidence surveillée de facto. Ces derniers jours au sein du pouvoir, les voix se sont multipliées pour un procès rapide et un châtiment sévère des deux opposants. Malgré cela, les sites de l’opposition ont appelé à de nouveaux rassemblements pour dimanche prochain.

Le pouvoir semble toutefois déterminé à aller jusqu’au bout de sa démarche. Signe de cette détermination, le ralliement de certains conservateurs modérés qui n’ont jamais caché leur hostilité à Mahmoud Ahmadinejad. C’est le cas de l’ancien président Rafsandjani qui a critiqué la manifestation de l’opposition de lundi dernier, en affirmant que cette action était « illégale, Haram » interdite par la religion.

Le maire de Téhéran pourtant en conflit ouvert depuis plus d’un an avec le gouvernement a lui aussi dénoncé l’attitude de l’opposition et a estimé que Mir Hossein Moussavi et Medhi Karoubi n’avaient « ni religion ni cervelle ». Les députés réformateurs alliés de l’opposition qui avaient jusque-là soutenu leur candidature à la présidentielle de juin 2009 remportée par Mahmoud Ahmadinejad, ont pris leur distance avec les deux responsables de l’opposition en condamnant leur action.
 

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