Avec notre correspondante à Sanaa, Charlotte Velut
La rue inquiète les leaders yéménites, et c’est bien pour éviter une crise dans le pays, que l’opposition a accepté de reprendre les discussions avec le gouvernement d’Ali Abdallah Saleh. Elle s’est dit prête à participer à un gouvernement d’union nationale et à appeler à arrêter les manifestations contre le régime.
Cette annonce intervient alors que le Yémen connaît une intensification des rassemblements populaires sur son territoire. Dimanche 13 février 2011, deux mille personnes ont défilé dans Sanaa, à l’appel des étudiants et des activistes des droits de l’homme. Même scène à Taiz, dans le centre du pays, où près de cent protestataires ont été arrêtés.
Le choix de l’opposition de se ranger aux côtés du gouvernement n’est pas surprenant. Une vacance du pouvoir pourrait se révéler dangereuse pour le Yémen. Un Etat qui compte deux fois plus d’armes que d’habitants et qui doit faire face à des conflits ouverts au nord et au sud ainsi qu'à une présence d’al-Qaïda sur son territoire.