Avec notre correspondante à Sanaa, Charlotte Velut
« J’ai faim et je suis en colère ! » : comme Mohamad, ils étaient près d’un millier ce dimanche 13 février au matin dans les rues de Sanaa à manifester contre le régime en place.
Pour la première fois depuis le début des protestations qui agitent le Yémen depuis trois semaines, des préoccupations quotidiennes se sont mêlées aux demandes politiques. « Le pain coutait 1 rial, et le thé 2 rial, aujourd’hui le thé est à 40 rials, et le pain à 20 rial ! », s'exclame Mohamad.
C'est aussi la première fois qu’un mouvement est initié par le peuple et non par les partis de l’opposition..
Les protestaires, en majorité des étudiants se sont retrouvés vers 10 h ce dimanche matin, devant la nouvelle université de Sanaa. Le lieu et l’heure de la manifestation avaient été décidés hier dans la soirée, et communiqués par téléphone et sur internet.
Face à eux, devant les portes de la faculté, poster du président yéménite en main, une vingtaine de partisans du régime, bien vite noyés dans la masse des manifestants anti-gouvernementaux.