Avec notre correspondant à Ramallah, Benjamin Barthe
Les dirigeants palestiniens veulent montrer qu’ils ont tiré les leçons de la révolution égyptienne. En annonçant des élections présidentielle et législatives dans les prochains mois, le président Mahmoud Abbas, espère se placer dans le vent de l’Histoire, surfer sur la vague de démocratisation qui traverse le monde arabe.
Mais il est peu probable que ses opposants soient convaincus par son annonce. Ce n’est pas la première fois en effet que le régime de Ramallah annonce des élections, afin de renouveler Parlement et président, dont les mandats ont expiré il y a respectivement un et deux ans. Or à chaque fois, le plan a avorté, du fait de l’opposition du Hamas, qui a pris le contrôle de la bande de Gaza en juin 2007.
Aujourd’hui encore le mouvement islamiste a mis son veto au projet, en expliquant que les élections doivent suivre et non précéder la réconciliation entre les frères ennemis palestiniens. Cette réaction, parfaitement prévisible, incite à penser que l’initiative du président Abbas vise davantage à marquer des points dans l’opinion publique, qu’à rendre la parole aux électeurs. Elle pourrait néanmoins, dans le meilleur des cas, aboutir à une relance des négociations entre les deux partis.