Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Le mouvement de grève n’est pas suivi. En tous les cas, on n’en a pas l’impression au vu de tout le trafic qu’il y a au Caire. En tout état de cause, il y a une semi-grève de facto puisque, en réalité avec les heures limitées où les Cairotes, les Alexandrins, les habitants de Suez peuvent bouger en raison du couvre-feu, il y a beaucoup de gens qui ne vont pas au travail.
Et puis, il y a les journaliers qui, eux, ne trouvent pas de travail parce que la période où il n’y a pas grève ne va que de huit heures du matin à trois heures de l’après-midi. Le couvre-feu va arriver très vite et donc les gens se pressent pour rentrer chez eux parce que l’armée, depuis hier dimanche, commence à être beaucoup plus stricte dans l’application du couvre-feu, à l’exception de la place Tahrir où se déroule la manifestation tous les jours. Une manifestation qui, au premier abord, est plus importante à cette heure-ci que dimanche et une manifestation qui est peut-être, elle, une sorte de préparation de la manifestation géante à l’appel de l’opposition pour demain mardi.
La formation du nouveau gouvernement
Le nouveau ministre de l’Intérieur est Mahmoud Wagdi. C’est une personnalité pour l’instant peu connue. Il a été responsable des prisons d’Egypte avant de prendre sa retraite. Ce n’est pas, comme on l’avait annoncé, l’actuel chef de la police et de la sécurité de l’Etat qui est nommé à ce poste. En tous cas, Habib el-Adli, les manifestants réclamaient son départ et c’était surtout lui qui était visé par ce remaniement. D’ailleurs le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, reste à son poste. Il en va de même pour le ministre de la Justice. C’est vraiment Adli qui avait eu l’image de celui qui a provoqué un bain de sang place Tahrir lorsque la police avait tiré sur la foule.