Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes
Tout le week-end, l'administration américaine a joué les équilibristes dans cette crise égyptienne. Le 30 janvier, Barack Obama s'est entretenu avec les dirigeants turc, israélien, britannique et saoudien. Le secrétaire à la Défense, Robert Gates, et le plus haut gradé américain, l'amiral Mc Mulen, se sont entretenus avec leurs homologues égyptiens. Il s'agissait, selon la Maison Blanche, de promouvoir une « transition vers un gouvernement répondant aux aspirations du peuple égyptien ». Un gouvernement qui pourrait être dirigé par Hosni Moubarak, allié des Etats-Unis depuis trois décennies.
Au même moment, la secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, haussait le ton à l'égard du régime égyptien sur les télévisions américaines :
« Ce que nous attendons, à présent, c'est une véritable transition qui apportera au peuple égyptien ce dont il a besoin et qui installera réellement la démocratie. Il faut prendre les premières mesures qui permettront d'organiser des élections libres et transparentes à l'avenir ». « Nous demandons au président Moubarak, qui est toujours au pouvoir de faire ce qui est nécessaire pour faciliter ce genre de transition » a déclaré Hillary Clinton.
Pour l'instant pas question de geler l'aide militaire
Le discours va désormais au-delà des simples appels à la retenue, lancés, jusqu'à présent, par Washington. Sans pour autant aller trop loin. Samedi, la Maison Blanche évoquait la possibilité de revoir son aide militaire à l'Egypte. Dimanche, Hillary Clinton affirmait qu'il n'était pas question, pour l'instant, de geler les 1,3 milliard de dollars.
Par ailleurs, Washington se prépare en tout cas à évacuer d'Egypte dès ce lundi 31 janvier des milliers de ressortissants par vols charters organisés par le gouvernement. Le Canada, l'Arabie Saoudite, la Libye, le Liban, l'Inde, la Grèce, la Turquie, l'Irak et l'Azerbaïdjan, dont un citoyen, employé de l'ambassade, a été tué samedi au Caire, ont également dépêché des avions pour assurer le rapatriement de leurs ressortissants.
Pour sa part, la France a fait savoir par la voix de son président qu'elle se tenait « avec amitié et respect aux côtés des Tunisiens et des Egyptiens ».
De nombreux voyagistes ont suspendu les départs des vacanciers, au plus fort de la saison touristique.