Avec notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul
Un nouveau Proche-Orient, c'est le titre qui barre ce matin la une de Yediot Aharonot et de Maarivt. Israël Hayom qualifie, lui, ce Proche-Orient de « plus dangereux que jamais ». « Israël ne peut rien faire, à part espérer », écrit un éditorialiste. Espérer que le nouveau gouvernement soit fidèle aux principes de son prédécesseur en matière de politique étrangère. Des intérêts mutuels ont guidé les deux pays, L'Egypte et Israël pendant trente-trois ans.
Ces intérêts existent toujours fait remarquer le journaliste, Eli Shaked, ancien ambassadeur israélien au Caire qui résume les craintes israéliennes. « C'est la paix qui est en danger », écrit-il ce matin. Comment se fait-il qu'une fois de plus, le Mossad et les renseignements militaires ont été pris par surprise.
Yediot examine tous les scénarios possibles. Le plus probable et le pire : l'établissement d’une République islamique. Haaretz parle de « l'erreur conceptuelle » des dirigeants israéliens mais aussi de ceux du monde occidental par rapport à l'Egypte. Le journal parle de Moubarak comme du président qui a perdu l'Egypte.
Pour un autre commentateur, Israël a perdu la faculté de se mesurer à un conflit armé avec un régime hostile. Nous voici repartis trente ans en arrière. La presse israélienne mentionne aussi de l’effet boule de neige. D'autres pays risquent d’être pris dans le brasier : le Yémen, l’Arabie Saoudite, la Syrie et la Jordanie notamment.