Avec notre correspondante à Amman, Angélique Férat
Une pancarte avec des morceaux de pain. Un dessin d’homme pendu à la courbe des prix. La foule a appelé à la démission du gouvernement Rifaï du nom du Premier ministre jordanien : « Ce gouvernement nous mange la laine sur le dos ». Et bien sûr, on a fait allusion aux événements du Maghreb : « De la Tunisie à l’Algérie, ce sont les mêmes combats ». Les manifestants et les non-manifestants sont tous d’accord : tout est devenu trop cher en Jordanie. L’inflation était de 6% l’année dernière. Certains produits ont beaucoup plus augmenté, comme le fioul, principal moyen de chauffage en Jordanie, la viande, le lait, l’électricité.
Les affamés sont en colère, nous dit un chômeur : « On a besoin de justice, on a besoin de nourriture, on a besoin de pétrole, de gaz…on n'a rien. Pas de couverture médicale, et tout juste de quoi manger. La viande pour moi, c’est une fois par an ».
Les raisons : la crise, l’augmentation des prix au niveau mondial, une politique économique ultralibérale. L’Etat a cessé de subventionner les produits de base. Les taxes sont élevées pour résorber le déficit public. Les salaires, eux, n’ont pas augmenté.
Le gouvernement a bien essayé de désamorcer la grogne. Il a annoncé quelques mesures la semaine dernière comme par exemple, l’emploi de 12 000 personnes dans la fonction publique, et le blocage des prix dans certaines coopératives militaires.