Le président iranien limoge le ministre des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a limogé le ministre des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki et désigné le chef du programme nucléaire iranien pour assurer l'intérim, a annoncé lundi 13 décembre l'agence officielle Irna. M. Ahmadinejad a nommé Ali Akbar Salehi pour remplacer provisoirement M. Mottaki, en attendant la nomination de son successeur qui doit recevoir l'aval du Parlement. 

Avec notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré ce 14 décembre que le départ de Manouchehr Mottaki ne changerait pas la politique extérieure de l'Iran, et en particulier dans le domaine nucléaire. Les négociaitons avec le groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne) devraient continuer.

Le limogeage de Manouchehr Mottaki n’est pas vraiment une surprise. Ces derniers mois, des différends avaient opposé le chef de la diplomatie au président iranien. En particulier, Manouchehr Mottaki avait critiqué le président Ahmadinejad pour avoir nommé plusieurs représentants spéciaux aux différentes régions du monde : il avait notamment nommé son chef de cabinet, Esfandiar Rahim Mashaie, comme son représentant spécial pour le Proche-Orient.

Mais c’est surtout le choix du nouveau responsable du ministère qui est significatif. En effet, Ali Akbar Salehi était jusque-là le chef du programme nucléaire iranien. Il a été ambassadeur d’Iran auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sous le gouvernement du président réformateur Mohammad Khatami. Il connaît bien l’Occident puisqu’il a un doctorat en sciences de l’université américaine MIT. Il parle parfaitement anglais, mais aussi arabe, ce qui devrait faciliter ses contacts avec à la fois les Occidentaux et aussi avec les responsables des pays de la région.

Sa nomination doit encore être approuvée par le Parlement, mais il ne fait pas de doute que la diplomatie iranienne aura un rôle encore plus actif avec l’arrivée d’Ali Akbar Salehi, connu pour ses positions très nationalistes, notamment dans le dossier nucléaire.

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