Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
C’est la première fois que des accrochages d’une telle violence et d’une telle envergure ont lieu entre coptes et forces de l’ordre. Accusés d’être passifs et soumis par la riche diaspora copte des Etats-Unis, les chrétiens d’Egypte ont visiblement commencé à agir.
La plus forte communauté chrétienne du Proche-Orient, avec 8 millions de fidèles, tolère de moins en moins les ségrégations, et notamment ce qui concerne la construction des lieux de culte. S’il n’y a pratiquement aucune restriction pour la construction de mosquées, les permis nécessaires pour la construction d’une église relèvent du parcours du combattant. Leur obtention peut prendre des années.
C’est la raison pour laquelle quelque trois mille coptes sont descendus dans la rue mercredi 24 novembre 2010. Les autorités, brigades antiémeutes à l’appui, veulent les empêcher de terminer la construction d’une église à moitié érigée. Selon le gouverneur qui possède pourtant un pouvoir discrétionnaire, certains permis manquent.
Un incident qui pourraient accroître le mécontentement des 4 millions d’électeurs coptes à quelques jours des législatives. D’autant plus qu’un projet de loi unifiant les règles de constructions des lieux de culte chrétiens et musulmans a été déposé au Parlement depuis des années mais n’a jamais été voté.