Colis piégés : inquiétudes sur la sécurité du fret aérien

Les deux colis piégés prêts à exploser qui ont été interceptés vendredi 29 octobre à Dubaï et en Angleterre auraient transité par des appareils de la compagnie Qatar Airways sur des vols passagers. Une défaillance de sécurité qui met en évidence la difficulté à surveiller les échanges de fret aérien. Les marchandises transportées par avion cargo sont contrôlées mais pas de manière aussi rigoureuse que peuvent l'être les passagers et leurs bagages.

Il n'existe aucun standard international pour le contrôle du fret aérien. Certains pays disposent bien de moyens importants et utilisent différentes procédures : chiens renifleurs, rayons X, voire scanners Gamma très sophistiqués, pour détecter les traces d'explosifs présents dans les colis.

Mais compte tenu de la quantité de matériel transportée chaque jour, il est impossible de tout inspecter. Une compagnie comme l'américaine UPS fait transiter jusqu'à 15 millions de paquets par jour dans le monde entier. Résultat, malgré les mesures prises après les attentats du 11-Septembre, le département américain des Transports indique qu'à ce jour, seulement 60% du fret qui entre aux Etats-Unis fait l'objet d'un contrôle.

Autre faille : le fait que certaines marchandises voyagent en réalité sur des vols réservés aux passagers. Pour les compagnies aériennes, remplir de fret les soutes d'un avion de ligne constitue une source de revenus appréciable. Mais dans ce cas, les contrôles sont encore plus laxistes, puisque les autorités se concentrent en priorité sur les passagers et sur leurs bagages.

Depuis le mois d'août, les Etats-Unis demandent à l'Union européenne de scanner systématiquement le fret présent sur les vols passagers. Jusqu'ici, l'Europe s'y refusait, à cause du coût et des problèmes logistiques. Mais compte tenu des circonstances, l'investissement semble inévitable.
 

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