Anouar al-Aoulaki fait peur pour deux raisons. D'une part, parce qu'il est citoyen américain : il est né aux Etats-Unis en 1971, dans l'Etat du Nouveau-Mexique. Or, les services de renseignement craignent par dessus tout, cette menace intérieure, ces islamistes radicaux parfaitement anglophones et capables de se fondre dans leur environnement sans éveiller les soupçons.
D'autre part, Anouar al-Aoulaki est lié de près ou de loin à une succession impressionnante d'attentats ou de projets d'attentat montés contre les Etats-Unis ces dernières années.
En 2001, il est l'imam de la mosquée où se rendent régulièrement deux des terroristes du 11-Septembre. Plus tard, en 2008, un psychiatre musulman abat 13 personnes sur la base américaine de Fort Hood, al-Aoulaki apparaît dans ses courriers électroniques. Décembre 2009, attentat manqué du vol Amsterdam-Détroit : le principal suspect se serait rendu chez al-Aoulaki au Yémen deux mois plus tôt.
Enfin, Faisal Shahad, arrêté le 1er mai dernier pour avoir tenté de faire exploser une voiture en plein New York avoue être un fan de l'imam al-Aoulaki. Son influence au Yémen et sur les jihadistes anglophones qui le découvrent sur Internet est telle que Barack Obama a autorisé la CIA à l'exécuter dès que possible sans autre forme de procès.