C'est la venue de deux enquêteurs du Tribunal spécial sur le Liban dans une clinique du sud de Beyrouth fréquentée par des membres du Hezbollah qui a mis le feu aux poudres. Vécue comme une provocation, elle a tout de suite poussé Hassan Nasrallah à annoncer la fin de toute coopération entre son parti et le TSL.
Réponse de l'ambassadrice américaine à l'ONU : « l'influence du Hezbollah est destructrice, et ne peut s'exercer qu'avec l'aide de la Syrie, qui sabote l'indépendance et la stabilité du Liban ». Ce coup de sang soudain semble destiné à protéger la poursuite des investigations du TSL, sérieusement mises à mal par la nouvelle configuration politique libanaise.
Jusqu'en 2009, le Tribunal spécial pouvait compter sur un soutien sans réserve de Saad Hariri. Aujourd'hui, le Premier ministre libanais continue d'appeler à la poursuite de l'enquête sur la mort de son père. Mais il s'est aussi rapproché de Damas sous la pression de sa coalition gouvernementale qui compte des partis pro-syriens.
Ce double jeu, freine l'enquête du Tribunal spécial sur le Liban et fait un grand gagnant : le Hezbollah, qui, avec le soutien de l'Iran, renforce encore et toujours sa puissance militaire et sa capacité d'action dans la région.