Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Avant même d’avoir posé le pied à Beyrouth, Mahmoud Ahmadinejad avait soulevé d’énormes vagues. Il y a ceux qui ont applaudi la visite de ce grand ami du Liban, et ceux qui ont critiqué la venue de cet hôte encombrant. Le président iranien est finalement accueilli avec tous les honneurs du à son rang.
Il aura des entretiens avec le chef de l’Etat, le président du Parlement, et le Premier ministre Saad Hariri, un grand ami de l’Arabie saoudite. Diplomate et pour calmer les esprits, Ahmadinejad a appelé la veille de son arrivée, le roi saoudien. Une dizaine d’accords de coopération seront signés.
Mais le clou de la visite reste la taille populaire que lui réservent les chiites du Liban. Le Hezbollah et le mouvement Amal ont mobilisé la foule à grands renforts de spots télévisés, pour un meeting qui doit rassembler des dizaines de milliers de personnes au soir de ce mercredi 13 octobre, dans la banlieue de Beyrouth. Jeudi 14 octobre, Ahmadinejad prendra la direction du sud du Liban. Il visitera le village de Kana où des dizaines de femmes et d’enfants sont morts en 1996 et 2006 dans des bombardements israéliens. Il se rendra ensuite dans la ville de Beit Jbeil où l’armée israélienne a essuyé un sérieux revers en 2006.
A sept kilomètres de la frontière, il narguera les Iraéliens, inquiets et mécontents de cette visite. Son programme ne comprend cependant pas un jet de pierres contre les soldats israéliens, comme l’avait craint la presse israélienne. Mais avec Ahmadinejad, rien n’est dit d’avance.