De notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Ce ne sont pas des preuves irréfutables mais des indices sérieux. Ils permettront d’explorer une piste importante : celle de l’implication d’Israël dans l’assassinat de Rafic Hariri.
Pendant près de deux heures, le chef du Hezbollah a mêlé analyses, informations et révélations, pour placer Israël au banc des accusés. Il a révélé que son parti avait acquis les compétences techniques lui permettant d’intercepter les fréquences utilisées par les drones israéliens au-dessus du Liban.
Il a ensuite diffusé des images prises, selon lui, par des appareils israéliens surveillant sous différents angles les trajets effectués par l’ancien Premier ministre. Il a révélé que le Hezbollah disposait de preuves indiquant qu’un libanais, collaborateur d’Israël, se trouvait sur les lieux de l’assassinat de Rafic Hariri la veille de l’attentat du 14 février 2005. Il s’est dit prêt à remettre ces preuves à une commission prête à explorer sérieusement la piste israélienne.
Le chef du Hezbollah s’est longuement étendu sur la nature des activités des collaborateurs présumés d’Israël au Liban. Les interrogatoires de nombreux d’entre eux montrent que leur mission consistait à surveiller les hauts responsables libanais dont l’actuel président de la République et le Commandant en chef de l’armée. La meilleure défense, c’est l’attaque, et Hassan Nasrallah a décidé de passer à l’offensive pour éloigner de lui les soupçons dans l’affaire Hariri et les porter sur son pire ennemi.